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[Terminé] Les péripéties du Grand Méchant Loup. Chapitre I. [SOLO .]

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Dim 29 Nov - 16:26


Sur le dos de Nabym, la haute et fine licorne obscure aux prunelles rubescentes, la jeune Crocs-de-Sang scrutait le paysage de ses prunelles d'or. Les sabots fendus de la jument claquaient sur le sol rocheux, gravissant une pente peu raide mais qui demandait tout de même un certain effort. Par ailleurs, plus la cavalière et la monture montaient et plus la neige affluait, crevant le ciel pour venir se déposer sur le sol et le duo. De plus en plus, le choc des sabots de Nabym était amortit par la neige. Ciri soupira doucement, bénissant son corps naturellement chaud qui l'empêchait de crever de froid. Bénissant également sa race particulièrement résistante aux températures extrêmes.
Un cri aiguë se répercuta entre les roches et bientôt, un aigle aux couleurs brunes et blanches débarqua, filant comme une flèche entre deux hauts rochers, planant avec habileté et légèreté. Un nouveau cri perçant s'échappa de son bec d'or avant qu'il ne vienne ralentir son allure, faisant apparaître ses serres, se laissant choir avec douceur sur le bras droit tendu de la louve.

Mais que faisait donc la louve dans ces Montagnes ? Encore et éternellement en fuite pour préserver sa vie tant recherchée ? Non. Cirilla avait passé la nuit dans un village d'éleveur de bétail qui, en constatant l'armement et l'équipement de la Crocs-de-Sang, en avait déduit qu'elle devait être une chasseresse ou quelque chose comme cela. Alors en apprenant qu'elle était en réalité une Traqueuse, les demandes ne se firent pas attendre. Une bête monstrueuse et cracheuse de feu volait leurs moutons, chèvres et vaches, fendant les airs et emmenant une bête tous les trois jours. A ce rythme, ils n'auraient bientôt plus rien. Par ailleurs, une jeune femme était déjà partit dans la Montagne à la recherche de la créature mais n'était jamais revenue. Certainement morte, maintenant. Mais, comme c'était son travail de traquer les créatures pour assurer la sécurité d'autrui et que, de plus, d'après la description, on avait affaire à un dragon, Ciri ne pouvait pas refuser. Ses doigts étaient venu immédiatement glisser sur son collier au pendentif de croc de dragon. Et si c'était lui ?

La louve n'avait donc pas hésité plus longtemps et tôt le lendemain, Ciri avait harnaché Nabym et, parfaitement équipée, avait quitté le village. Promettant de revenir avec la tête de la bête accrochée à la selle de sa monture. Un dragon. Une créature volante, crachant du feu, c'était forcément un dragon. Pourtant, pourquoi se contenterait-il de piller du bétail ? Il aurait eu tôt fait de détruire d'une langue de flammes le village, réduisant en cendre les habitants, en tuant quelques uns, dérobant peut-être un enfant ou deux. Les dragons étaient tout de même destructeurs. Le village ne serait pas encore entier, si cela en avait été un.

Occupée par ses pensées, Ciri remarqua alors que Nabym s'était arrêtée dans une petite plaine au creux de la montagne où elles se trouvaient. Alatax avait de nouveau disparu. Mais, pas pour longtemps. Un cri de détresse de son aigle se fit entendre, suivit par un sifflement de colère faisait un instant penser à celui d'un serpent. L'aigle brun et blanc fit son apparition, volant avec une célérité aberrante, fonçant droit en direction d'un arbre afin de se dissimuler. Nabym hennit de terreur, se cabrant et manquant de faire tomber la louve qui ressentit distinctement la présence d'une bête. Une grosse bête. Pourtant, pas suffisamment énorme pour passer pour un dragon - ou alors un jeune ? - et la puissance qu'elle dégageait n'était pas non plus celle d'un dragon. Nouveau sifflement. Brusquement, une masse sombre arriva rapidement, défonçant un morceau de roche d'une aile, perdant de la hauteur et manquant de se rétamer dans la plaine enneigée. Sifflement plus puissant alors que la créature atterrissant négligemment dans la poudreuse, tombant sur ses deux énormes pattes arrières avant, se retenant également sur le sol par des crochets présents sur ses deux étranges ailes. Des ailes faisant fortement penser à celles de chauve-souris.

La créature était plus petite qu'un dragon, un long cou où était perché une petite tête pourvue de pics, un plus gros sur le bout du nez, deux petits yeux sombres, une gueule emplies de dents tordues, énormes et dangereuses. Sa colonne était hérissée de pics noirs, ses pattes arrières possédaient deux grosses griffes à l'avant, une à l'arrière. Pas de pattes à l'avant car la bête se soutenait également grâce aux crochets présents sur ses ailes membraneuses. Sa queue était longue. Des écailles noires, auburns, grises, terreuses. La bête semblait en tout cas folle de rage, sifflant de fureur en ouvrant son énorme gueule.

Ciri fronça ses fins sourcils alors que Nabym s'agitait, hennissant, piaffant. La louve eut un léger sourire en reconnaissant finalement cette bête ; une Wyvern. Différent d'un dragon, plus petit, moins destructeur, pas de pattes à l'avant, pas de crachat de flammes mais de venin. Par ailleurs, les Wyverns se retrouvaient parfois à plusieurs, deux, trois, voir quatre. Dans tous les cas, Cirilla Crocs-de-Sang comprenait pourquoi le village n'avait pas été détruit. La jeune femme récupéra son arc dans son dos, prit une flèche qu'elle avait préalablement enduit d'un paralysant avant de bander son arc, fermant un œil, visant l'aile droite de la Wyvern.

« A nous deux, saleté de Wyvern. »

Cirilla Crocs-de-Sang
Endorien.ne
Cirilla Crocs-de-Sang
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Dim 29 Nov - 17:13

Clouer la Wyvern au sol avant que ce ne soit elle qui ne le fasse. Ces bestioles avaient la féroce habitude de fondre sur leurs cibles, les bloquant au sol avec leurs pattes avant de laisser couler leur venin sur leur cible ou de tout simplement leur arracher la tête. Mieux valait prévenir que guérir. Cirilla laissa sa flèche fendre l'air, venant se ficher dans le poitrail de la bête qui poussa un sifflement de rage. Manqué. La Wyvern avait bougé et la flèche n'avait pas atteint l'aile droite. La créature fonça droit sur l'impertinent loup-garou qui sauta de sa licorne, empoignant ses deux courts épées dans chaque mains après avoir remit son arc dans son dos. Ciri bondissait dans la neige, les pupilles rétractées, allant directement au corps à corps avec la Wyvern qui ouvrit son immense gueule béante, découvrant ses innombrables crocs et son haleine putride. Au dernier moment, la louve modifia sa direction et trancha l'aile gauche de la Wyvern qui fit claquer sa gueule dans le vide avant de siffler sa fureur. Loin de manquer de ressource, la Wyvern se détourna et fit claquer sa queue dans l'air, manquant de couper le souffle à la Crocs-de-Sang qui eut à temps le réflexe de se jeter dans la poudreuse.

La Wyvern recula, posant l'une de ses larges pattes juste à côté de la tête de la jeune femme qui déglutit de soulagement, roulant sur le côté et s'extirpant de sous la créature ailée. Ciri tourna le dos à la créature, courant avec une célérité notable en dépit de la neige. Elle grimpa sur une plateforme rocheuse, prenant de la hauteur en escaladant rapidement des roches enneigées, mâchoires serrées alors que la Wyvern sifflait de plus en plus fort. Se détournant vers sa cible, la Crocs-de-Sang se recula un peu, prenant de l'élan avant de s'élancer rapidement dans les airs, une épée dans son fourreau, en conservant seulement une afin de pouvoir avoir un point d'accroche digne de ce nom. Ciri retomba sur le dos de la Wyvern, plantant sa lame dans le dos de la bête tout en prenant soin de ne pas se trancher avec les excroissances osseuses. La louve empoigna l'une d'elles avec sa main libre avant de poignarder à plusieurs reprises le dos écailleux de la bête qui s'enrageait, se secouant, battant ses ailes, sifflant. Lorsqu'elle releva sa tête, Ciri eut le temps de remarquer une escarboucle sur le front de la Wyvern. Magnifique. Comment avait-elle pu oublier cela ? Les escarboucles qui ornaient le front des Wyverns ? Cela valait de l'argent.

Les prunelles brillantes, Cirilla s'abaissa un peu afin d'approcher du cou et de la tête de la Wyvern. Seulement, cette-dernière battit une nouvelle fois des ailes et s'envola, prenant de plus d'altitude mais étant déstabilisée par son aile endommagée. Ciri tenta de se concentrer, rampant vers le crâne de la bête, tendant une main, ses doigts effleurèrent la pierre précieuse à la magnifique teinte rouge. Puis, la chute. La Wyvern perdit soudainement de la hauteur, sifflant de terreur alors qu'elle chutait vers le vide, percutant de plein fouet un pic rocheux, grognant, se détournant à cause du choc, ventre vers le ciel et dos vers le sol qui se rapprochait trop vite. La louve agrippa un peu plus fortement la bête, cessant de penser à l'escarboucle afin de se concentrer plutôt sur sa survie. La créature ailée parvint à se rétablir, tentant de reprendre de la hauteur mais percutant de nouveau de plein fouet un rocher camouflé par de la neige. Les éclats de roches volèrent, la neige également et Ciri lâcha sa prise, y perdant sa courte épée, chutant vers le vide. La Wyvern à ses côtés tombait également, sifflant de colère, ouvrant sa gueule afin d'essayer d'attraper la jeune femme qui envoya un coup de pied dans la gueule de la bête.

Puis, le choc. Cirilla en eut le souffle coupé, s'écroulant avec force dans la neige, roulant sur quelques mètres. La Wyvern s'étala également dans la poudreuse, son sifflement se stoppa immédiatement lors du choc et le brouhaha causé par les combattants fut remplacé par un silence pesant. Ils étaient tombés de haut. La louve le constata lorsque ses prunelles dorées se rouvrirent, la vision au début flou avant qu'elle ne se stabilise, apercevant beaucoup plus haut une silhouette sombre qui devait être Nabym. La Traqueuse se releva difficilement, son corps endolori n'avait même pas encore parfaitement soigné ses précédentes blessures. La jeune femme à la crinière sombre fut debout, scrutant la Wyvern qui se redressait également avec difficulté, les ailes définitivement inutilisables, le souffle rauque, fixant la jeune louve avec hargne. Les deux êtres étaient l'un en face de l'autre, se jaugeant. Il ne restait plus qu'une épée à Ciri, son arc, ses flèches, quelques lames dissimulées dans son corps et... sa forme lupine.

Alors que la jeune femme posait une main gantée sur son second fourreau. Deux sifflements se firent entendre. Une seconde Wyvern débarqua du ciel, se posant à la droite de Cirilla, sur une plateforme rocheuse et enneigée. Une troisième sur sa gauche, dans la poudreuse. Les sifflements se réunissaient, puissants, rageurs contre ce trouble de fête. Merde. Trois Wyverns. La fuite était impossible, derrière la louve, il n'y avait que le vide. La jeune femme sentit soudainement une once de peur affluer dans ses veines, déployant pourtant davantage d'adrénaline alors que, doucement, la machine de guerre se mettait en marche. Ses prunelles devinrent bestiales, son corps modifia sa stature, elle grandit, devint énorme, des griffes, des crocs, une fourrure abondante, une queue touffue. La jeune femme devenait une bête de la nuit et du sang. Fille de la lune. Fille d'Alphas. Fille des Crocs-de-Sang. Cirilla releva sa tête, ouvrant sa gueule et poussant un puissant hurlement qui fit taire les trois Wyverns. Un bref instant puisque la seconde suivant, elles s'élancèrent sur le loup-garou.

Cirilla Crocs-de-Sang
Endorien.ne
Cirilla Crocs-de-Sang
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Dim 29 Nov - 17:42

L'énorme loup-garou de plus de deux mètres quarante encaissa sans problème ce premier assaut, un puissant coup de poing dans la gueule de la première Wyvern endommagée. Ciri évita ensuite de peu les crocs de la seconde qui continua sur sa lancée, plantant ses crocs dans la gueule de sa troisième homologue qui siffla de rage. Le loup grogna de colère et banda sa musculature aberrante, lacérant de ses longues et aiguisées griffes le poitrail de la seconde Wyvern, se faisant ensuite envoyer dans la neige par un coup de queue. Mais ce simple coup de queue ne serait jamais suffisant à entamer la hargne de la bête de la nuit qui se releva, les crocs à découverts, arrêtant la première Wyvern, lui fermant la gueule à l'aide ses mains impressionnantes, enserrant la tête de la bête ailée entre ses griffes. Claquements de crocs, la Wyvern se débattait de l'emprise puissante de Cirilla qui n'avait absolument plus rien d'humain. Dans un grognement de colère, le loup ouvrit sa propre gueule et, soulevant la tête de la bête, lui mordit la jugulaire. Le sang afflua entre les crocs du loup-garou, tâchant sa fourrure sombre. Les quatre créatures combattaient avec rage, les deux autres Wyverns arrivèrent, envoyant le loup-garou contre un rocher qui menaça de s'écrouler dans le vide, emportant la louve avec.

« AIDEZ MOI JE VOUS EN SUPPLIE ! »

Un cri de jeune femme. La louve rouvrit ses prunelles d'or et remarqua alors une jeune femme aux vêtements en lambeaux qui couraient dans sa direction, la mine empreinte de désespoir. Que fichait-elle à lui foncer dessus, au milieu des Wyverns ?! L'une d'elle se détourna d'ailleurs vers la demoiselle, manquant de lui attraper un bras et la faisant tomber. L'humaine hurla, se reculant, gelée par la neige, tremblante de terreur. Elle allait se faire déchirer en deux. Le loup-garou s'élança, bondissant dans la neige, soulevant la poudreuse avant de sauter, fendant l'air. De plein fouet, le lupin percuta la Wyvern qui avait ouvert la gueule, sifflant, prête à déchiqueter l'humaine. Le loup et l'ailée roulèrent dans la neige et cette-dernière fut de nouveau tâchée de sang frais. Ciri remarqua l'éraflure sur son flanc droit, causée par les crocs de la créature qui se relevait déjà, prête à mordre sa cible première. Du feu. Cirilla n'avait pas oublié les rudiments de la magie de son premier Clan et, sous les prunelles sombres de la Wyvern, quelques flammes jaillirent, la déstabilisant assez longtemps pour que le loup-garou ne se relève. La Crocs-de-Sang se jeta sur l'humaine et la prise sur son dos, filant en direction d'un rocher creux. Elle l'y déposa. Ayant comprit que cette jeune femme devait être celle qui était partit chercher le fameux dragon qui était en réalité une Wyvern.

« Merci je... DERRIÈRE VOUS ! »

Trop tard, Cirilla sentit des crocs s'emparer d'elle et l'instant d'après, la louve fendait les airs. Roulant dans la neige, le vide se fit sous elle mais ses réflexes la sauvèrent. Ses griffes lacéraient le sol, agrippant la terre sous la neige, ses bras étaient tendus et ses pattes arrières battirent un instant le vide avant de griffer les parois. Crocs serrés, la louve observait les trois Wyverns s'approcher avec rapidité, sifflant et se bouffant entre-elles pour savoir qui allait achever le trouble-fête. Les querelles furent utiles car le loup-garou eut le temps de reprendre ses droits sur le sol, bondissant de côté afin d'éviter l'assaut de la toute première Wyvern. Cette dernière glissa au bord, perdit l'équilibre et chuta dans le vide. Ailes inutilisables, elle ne pu user des airs afin de se reprendre. Son sifflement se perdit dans le vide et ses deux homologues, après avoir un instant scrutés le néant, repartirent à l'assaut. Ciri se détourna vers ses deux dernières cibles, les observant, réfléchissant. Sa mobilité n'était pas assez convaincante pour qu'elle affronte directement les deux au corps à corps, le temps qu'elle s'en occupe d'une, la seconde aurait tôt fait de lui déchiqueter le dos. Il lui fallait Alatax. La louve siffla.

L'aigle brava sa peur des deux bestioles et fila, ailes déployées, concentré. Il connaissait parfaitement sa tâche, depuis le temps qu'il travaillait de concert avec la jeune femme à la crinière noire, il ne savait que trop bien son travail lorsque deux monstres affrontaient Ciri. Et que cette dernière était sous cette forme. Il voletait aux environs de la troisième Wyvern, le déstabilisant, l'empêchant de voir Ciri qui fonçait déjà à l'assaut de la seconde Wyvern. Un coup de griffe phénoménal dans la gueule alors que la Wyvern hurlait de rage, bousculant la louve et parvenant à la bloquer au sol.

Alors, se répercutant en écho puissant entre les roches, un hurlement puissant et royal retentit. Le silence se fit. Et plus haut, une avalanche.

Cirilla Crocs-de-Sang
Endorien.ne
Cirilla Crocs-de-Sang
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Dim 29 Nov - 19:12

Cirilla reprit sa forme humaine et dégaina sa courte épée, profitant de la Wyvern déstabilisée au dessus d'elle afin de lui transpercer la gueule de bas en haut. La créature n'eut même pas le temps de pousser un sifflement de rage qu'elle s'écroula sur la jeune Traqueuse. Ou presque. Cette dernière roula dans la poudreuse avant de se redresser, se rapprochant de la Wyvern morte afin de s'emparer de sa courte épée. Une seconde morte. Les prunelles d'or s'élevèrent en direction des roches plus haut et ses pupilles se rétractèrent à la vue de l'avalanche. Une cascade de neige fonçait vers eux, dévalant les roches à toute vitesse, menaçant d'engloutir les combattants restants. Alatax ne perdit pas de temps pour fuir et la Wyvern restante poussa un sifflement de terreur, désireuse de décoller. Mais elle n'en eut pas le temps. Une énorme bestiole atterrit sur la Wyvern, l'enfermant entre ses énormes griffes noires en poussant un hurlement de fureur, gueule béante noire et rougeoyante. Un énorme dragon aux écailles ténébreuses mesurant plus de trente mètres de haut, d'une envergure aberrante, aux prunelles rubescentes. Une unique dent lui manquait et, inconsciemment, la main droite de Ciri se porta à son pendentif. Son cœur battait plus fort, son souffle fut coupé à la vue de l'immense créature qui arracha la tête de la Wyvern d'un coup de croc.

« Toi... »

Le dragon hurla de rage et déchargea une langue de flamme en direction de la jeune louve qui bondit dans la poudreuse, consciente que jamais elle ne pourrait se battre contre cette créature. Son vieil ennemi, son vieux rival. Celui qui avait osé lui voler Istovar. Le dragon secoua son immense corps et bomba son torse, s'apprêtant à cracher de nouveau ses flammes alors que Ciri se relevait, voyant encore l'avalanche qui s'approchait. Par où fuir ? L'endroit était cerclé de roche, la seule issue était le vide. Le dragon avançait dans la neige en direction de sa proie, gueule ouverte, le souffle brûlant, tentant de planter ses crocs dans la chair tendre de la louve qui réagit enfin. Effectuant une roulade avant, la jeune femme se redressa et fonça en direction du vide. Le dragon hurla de fureur, accélérant son allure, reculant son cou pour le détendre plus rapidement et happer Ciri. Au bord du gouffre, la jeune femme s'élança d'une détente formidable, évitant de peu la gueule du dragon qui s'était brusquement élancé. Il perdit l'équilibre, glissa au bord, fit tomber un morceau de roche avec lui puis entama sa chute dans le gouffre. Ciri lâcha son épée en tentant d'attraper l'autre bord, sentant alors des griffes l'effleurer, lui faisant perdre son fragile équilibre.

Le dragon hurla de plus belle, se laissant choir un instant dans le gouffre avant de battre des ailes, gêné un bref instant par les parois rapprochées, parvenant finalement à s'extirper de là. Royalement, avec toute la classe et la grandeur qu'il dégageait, la créature ressortir du gouffre en continuant d'hurler. Il prit de l'altitude, crachant quelques flammes avant de déguerpir d'un vol impérial. Qu'en était-il pour la jeune louve ? Elle s'était accrochée au paroi en face d'elle, retenue par ses griffes, sous sa forme alternative. La Crocs-de-Sang gravit rapidement, usant de sa robustesse et de sa force lupine, remontant sur le bord opposé auquel elle se trouvait précédemment alors que la cascade de neige manqua de la ramener au fond du gouffre. Elle s'écoula derrière elle, ensevlissant la première Wyvern, rebouchant quelque peu le fameux gouffre alors que la louve bondissait sur le rebord, le souffle court, le cœur battant.

Ciri se laissa tomber dans la neige, sur le dos. Elle scrutait le ciel de ses orbes d'or, observant la silhouette massive et obscur du dragon disparaître au loin, partant en direction des terres du Clan de l'Air. L'avalanche s'était achevée dans le gouffre, les Wyverns étaient mortes. Qu'en était-il pour la jeune fille de toute à l'heure ? Son abri de fortune avait-il pu la préserver ? Nabym avait dû s'en sortir, Alatax également, Cirilla ne s'inquiétait pas pour eux. Plus pour elle ; les crocs de la Wyvern l'avaient touché et le venin devait affluer dans son corps. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne perde connaissance. Et sans les sacoches emplies de soins qui se trouvaient à la selle de sa licorne sombre, la louve aux yeux d'or ne ferait pas long feu. Alors elle se redressa, observant le rebord opposé au gouffre. Comment y retourner ? L'adrénaline redescendait, jamais elle ne pourrait re-sauter de l'autre côté. Le détour semblait inévitable et pourtant, la jeune femme n'avait pas de temps à perdre.

« Hé ! Hé ! Vous allez bien ? », fit une voix jeune et féminine, tout de même cassée par une pointe de peur.
« Ouais. J'suis pas encore morte même si cela ne devrait pas tarder. »
« Non, non. Ecoutez je... Je vais prendre la tête de cette bête pour vous et... on se retrouve en chemin. Vous voyez le chemin à votre droite ? Prenez-le, je sais par où passer pour vous retrouver en cours de route. »

Scrutant la jeune femme en face d'elle, Ciri finit par hocher sa tête. Délaissant l'humaine afin d'obliquer sur sa droite, se tenant d'une main la large blessure. Elle n'avait plus ses armes. Plus que son arc et ses flèches. Mieux valait retrouver rapidement Nabym ou Alatax. Voir les deux. La jeune femme s'arrête un fugace instant, portant des doigts à ses lèvres afin de siffler. Après quelques secondes de silence, elle reprit sa marche lente, le souffle chaud et de plus en plus court alors que ses forces se faisaient moindres au fil des minutes.

Cirilla Crocs-de-Sang
Endorien.ne
Cirilla Crocs-de-Sang
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Lun 30 Nov - 22:22

Cirilla grognait d'agacement en suivant tant bien que mal le sentier sous la neige tracé par quelques arbustes décharnés. Alors qu'elle avait pu voir de si près ce fameux Dragon, elle n'avait encore rien pu faire contre lui. La puissance qu'il dégageait était aberrante et il ne devait craindre rien ni personne. La petite Wyvern n'avait strictement rien pu faire appart claquer pathétiquement ses mâchoires dans le vide, terrifiée, tranchée d'un coup de crocs à peine brutal. La louve se souvenait si bien de ce jour, ce jour funeste où l'Elfe Noir perdit la vie en protégeant la sienne, souriant éternellement. Comment avait-il pu mourir en souriant après toutes ces épreuves ? Après cette vie de paria ? Comment avait-il osé lui dire de continuer de rire et de sourire ? Se rendait-il au moins compte de son statut de criminelle ? Que plus jamais elle ne pourrait retourner sur ses terres natales. Du moins, pas avant de devenir suffisamment puissante pour assouvir ses besoins. Ses buts. Ses objectifs. Renverser la situation avec brio et montrer qu'elle seule était digne d'être à la tête des Crocs-de-Sang. Elle seule. Personne d'autre. Certainement pas ce gamin d'Arim. Il était trop faible. Elle était puissante. Elle avait détruit son père. N'était-ce pas à elle que revenait la position d'Alpha ?

Rageusement, la jeune femme envoya un coup de pied dans une motte de neige et cela lui arracha un grognement de douleur. Ses fins sourcils froncés lui faisaient avoir une mine renfrognée et ses prunelles d'or étaient assombries alors que ses muscles étaient bandés. Un grognement sourd et bestial grimpait au fond de sa gorge et la louve laissa exploser sa rage, prenant son ultime forme bestiale dans un hurlement de fureur. L'énorme loup-garou remplaça la demoiselle, énorme sur ses puissantes jambes arrières, la fourrure abondante doucement agitée par une brise glacée alors que ses crocs étaient à découvert. Avec rage, la bête se jeta contre un arbre, l'arrachant sous sa force colossale, le lacérant de ses lames aiguisées, enfonçant ses crocs dans une branche et l'arrachant d'un brutal mouvement de tête. La bête se déchaînait sur l'arbre, alors qu'il était à moitié tombé, le loup aux couleurs sombres grognait, le dévorant presque, le réduisant en morceaux. Parce que tout était de leur faute.

« Calmez-vous... Je vous en prie. »

Une douce voix. Le loup-garou se stoppa soudainement, le souffle court et brûlant, quelques morceaux d'écorce éclatée sur la gueule. Cirilla se détourna lentement et ses prunelles d'or aux pupilles rétractées scrutèrent la jeune femme. Celle de tout à l'heure, avec ses vêtements en lambeaux, une longue chevelure rougeoyante et des mirettes émeraudes. Un joli visage rond et arborant quelques tâches de rousseurs. Un arc pendant dans son dos ainsi que quelques flèches. La jeune femme souriait doucement, l'air aucunement effrayée alors que l'odeur de la peur était partout, s’infiltrant dans la truffe de Ciri, s'insinuant dans son esprit bestial. Heureusement pour la demoiselle, la Crocs-de-Sang contrôlait assez bien sa forme lupine. Alors elle n'en fit rien, scrutant, observant, méfiante. Un léger hennissement se fit entendre et la puissante licorne noire aux orbes rubis se stoppa non loin de Cirilla, l'air tranquille.

« Hmpf. »

La demoiselle à la crinière noire reprit lentement sa forme humaine, ignorant son homologue afin de récupérer ce qui servirait à ses soins dans les pochettes de Nabym. Des bandages, un onguent, trois feuilles d'une plante particulière qui servait à calmer la douleur ainsi que quatre autres d'une servant à limiter l'action du poison dans le corps. Ignorant toujours la rouge femme, Cirilla s'empara d'un petit bol en bois et d'un petit bâton, déposant les feuilles dans le bol avant de les écraser avec attention. Y ajoutant de l'eau de sa dernière gourde pleine, elle termina sa préparation en y mettant du miel. Fin prêt, la louve avala entièrement sa préparation et remit ses affaires dans les pochettes, se mettant elle-même l'onguent avant de s'entourer les flancs, le ventre et le dos d'un bandage qu'elle serra extrêmement. Pendant tout ce temps, l'autre s'était rapprochée, faisant rouler devant elle une tête. La louve se détourna, scrutant ladite tête.

« Wyvern. Celle que le Dragon a tué. Elle me revient. »

Fit simplement la jeune femme bestiale en s'approchant, attrapant la tête par la corne et remplaçant un instant ses ongles par de puissantes griffes, arrachant l'escarboucle avant de retourner auprès de Nabym. Enlevant l'une des têtes, Ciri la remplaça par celle de la Wyvern. Signe de sa victoire, de sa dernière prise.

« Tu es la femme qui était partit tuer la créature qui volait les moutons, c'est ça ? »
« C'est moi ! Lalaith Eversin. Merci beaucoup, si vous n'aviez pas été là, je crois que j'y serais encore... Peut-être morte. Je crois que cette fois, ma générosité aura faillit me tuer. »
« La prochaine fois, tu éviteras de faire un boulot qui n'est pas le tien. Maintenant, monte sur Nabym et prend mon manteau, tu vas crever de froid, humaine. »

Lalaith eut un doux sourire, s'approchant de la licorne noire récalcitrante mais s'apaisant au contact de sa cavalière, acceptant à contre-cœur l'humaine sur son dos qui enfilait un large manteau aux bords de fourrure. N'ayant à peine froid, Cirilla envoya une petite claque sur la croupe de sa monture, marchant aux côtés de la licorne noire et de la demoiselle aux orbes verdoyantes.

« Alors vous... Enfin, tu es qui ? »
« Cirilla. Une Traqueuse qui passait dans le coin et j'ai dû aider les villageois, je ne peux pas refuser ce genre de demande, vois-tu. »
« Une Traqueuse ? Oh, ça faisait si longtemps que je n'en avais pas vu ! Alors, tu as déjà traqué quoi ? Hein ? Tu me dis ? Moi je ne suis qu'une chasseresse, j'ai vu un peu trop grand en voulant aider ces villageois. »

Elle ria doucement, inondant le trio de sa joie de vivre naturelle, elle souriait en permanence, le choc visiblement passé. Cirilla eut un léger sourire en coin, scrutant un instant du coin de l’œil Lalaith. Elle semblait bien agréable. Peut-être un peu simplette sur les bords mais, agréable. Enfin, tout de même trop envahissante. Ou trop curieuse.

« Ouais, t'as vu trop grand. J'ai un cahier, je te le montrerais lorsqu'on sera au chaud, si tu veux. Du moment que tu ne l'abîme pas. »
« C'est vrai ?! Ouah, trop cool ! Vite, vite, j'veux y être ! »

Ciri eut un léger soupire exaspéré. Agréable ? Finalement agaçante. Qu'elle âge avait-elle ? La rousse semblait plus vieille que Cirilla mais, bien plus... joviale ? Le voyage serait terriblement long.
Cirilla Crocs-de-Sang
Endorien.ne
Cirilla Crocs-de-Sang
Endorien.ne
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Lun 21 Déc - 3:06

Avec négligence, Cirilla mâchonnait un morceau de cannelle, tenant le reste dans sa main gauche qui pendait le long de son corps. Sa main droite empoignait les rênes en cuirs de Nabym, ses mirettes dorées observant l'horizon immaculé qui semblait s'étendre à des kilomètres. Un silence s'était fait et cela ne déplaisait aucunement la fille de la Lune qui n'avait pas accordé de regard à Lalaith depuis son silence. La jeune Rôdeuse se stoppa quand elle fut face à une immensité vide. Encore un pas et elle tombait d'une immense falaise qui offrait cependant une vue superbe. Des arbres enneigés, des sapins, des couleurs de verts et de blancs recouvert d'un fabuleux ciel azuré. Cirilla rouvrit un peu ses yeux, lâchant les rênes de sa Licorne Noire, observant avec attention le paysage. C'était superbe. Alatax poussa un cri perçant, planant au dessus du vide, tournoyant avec la brise glacée, battant des ailes de temps à autre. Cirilla eut finalement un léger sourire en coin tandis qu'une doucereuse onde de pur apaisement inondait lentement son corps détendu. Un silence parfait régnait et la louve idolâtrait cet instant, fermant ses prunelles d'or avant d'étendre ses bras.

« Cela vaux le détour. »

Aucune réponse. La louve s'était attendue à un flux de paroles incontrôlées puisque la rousse ne semblait qu'attendre une opportunité pour bavarder. Alors, pourquoi ne disait-elle strictement rien ? Ciri rouvrit doucement ses mirettes et rabaissa ses bras, pivotant sur elle-même afin de planter son regarder dans celui de la chasseresse. Sauf que la demoiselle aux prunelles émeraude n'était plus sur le dos de Nabym. Rien. Aucune traces dans la neige. Aucune présence. Aucun signe. Les prunelles de la louve s'agrandirent sous l'effet de la surprise puis, elle se précipita dans la neige, remontant leurs traces afin de déceler celles de Lalatih. Elle n'avait pas pu disparaître de cette façon, c'était impossible. Elle aurait dû l'entendre ou alors sentir sa présence en moins... Mais, en y réfléchissant, depuis le début, avait-elle sentit la présence de la Rouge ?

« LALAITH ! LALAITH ! HEY ! »

Elle s'époumonait, ses mains placées en porte-voix, la tête relevée vers l'immensité du ciel. C'était quoi cette histoire ? On se foutait d'elle ou... Ou Lalaith avait été le fruit de son imagination ? Clairement peu probable, elle n'avait pas inventé la présence de la jeune femme. Ciri fronça ses fins sourcils sombres puis se détourna, trottant jusqu'à Nabym avant de bondir avec légèreté sur son dos, se servant de ses mains, les posant sur la croupe large de la jument afin de se propulser. La demoiselle Traqueuse empoigna les rênes de sa monture et la fit obliquer, la lançant au galop afin de remonter la piste le plus rapidement possible. Et si, au final, elle n'était pas arrivée assez rapidement ? Quelque chose se formait dans son esprit. La louve avait l'impression de comprendre.

**

Juchée dans son arbre, elle scrutait la jeune femme à la longue chevelure d'ébène sauter sur sa monture et faire demi-tour. Elle retournait au lieu du combat. Elle allait certainement trouver ses restes. Lalaith eut un doux sourire désolé, observant le duo qui disparaissait déjà dans la neige. Assise sur la branche, une main contre le large tronc, l'esprit abaissa ses prunelles émeraudes vers le sol. Elle avait payé de sa naïveté, payé de sa curiosité maladive. A présent, elle était morte. Faire croire le contraire à la nommée Cirilla avait été amusant un instant mais, au final, ce ne l'était plus. La Rousse savait bien qu'elle ne pourrait aucunement retourner au village dans cet état, morte. Tout comme sa vie de chasseresse était terminée, plus de chasse. Ses orbes verdoyantes se mirent à se mouiller et, brusquement, elle éclata en sanglot, portant ses mains à son doux visage. Morte. Elle était morte et c'était si compliqué de s'en rendre compte. Elle avait toujours cru qu'elle n'était pas prête de perdre la vie et pourtant, c'était arrivé terriblement vite et sans prévenir. La Mort avait été réellement imprévisible, ce coup-ci. La silhouette dans l'arbre disparut soudainement, se dématérialisant lentement aux yeux de tous.

**

Cirilla arrêta Nabym au niveau du creux dans lequel Lalaith s'était un instant caché. La jeune femme descendit de sa monture puis s'accroupit, déblayant certains endroits, usant de son flair canin et développé. Elle scruta avec attention et finit par dénicher quelques morceaux de vêtements. Elle creusa, les sourcils froncés, la mine fermée. Alors, le corps conservé par la neige apparut. La jeune femme était bleutée et présentait quelques blessures datant d'un moment, refermées grossièrement par endroit. Les lèvres étaient sans vie, les vêtements déchirés, la nuque présentait un angle atypique. Cirilla se laissa tomber sur les fesses et poussa un léger soupire, ses mirettes posées sur le corps de la défunte. Avait-elle donc eu affaire à son fantôme ? Si étrange apparition... Pourquoi n'avait-elle rien dit, disparaissant si brusquement, dans le silence ? La louve ne comprenait aucunement mais décida de ne pas chercher davantage. Sa mission était effectuée, elle allait rapporter le corps au village. Cirilla se releva mais, ses prunelles furent attirées par l'éclat des rayons du soleil sur un objet. Un collier arborant une magnifique pierre précieuse en guise de pendentif. La louve eut un sourire en coin avant de mettre la main dessus, l'enfouissant dans une poche.

Tout en s'emparant du corps gelé de Lalaith. La louve la porta sans problème, montant sur le dos de Nabym avec elle, l'attachant solidement dans son dos faute d'avoir autre chose pour la rapporter. Ainsi fait, la Rôdeuse demanda à sa monture d'avancer. Cette fois, elles prenaient la route du retour pour de bon. Plus de retour vers l'arrière. Elles rentraient toutes.
Cirilla Crocs-de-Sang
Endorien.ne
Cirilla Crocs-de-Sang
Endorien.ne
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Mar 22 Déc - 19:09


Cirilla avait porté dans ses bras le corps glacé de la chasseresse Rouge. Les villageois s'étaient tous approchés, les mines déconfites, observant le duo. Une atmosphère tendu s'était alors installée alors que la louve était au centre, sa chevelure agitée par les bourrasques fugaces de vent tandis que ses prunelles d'or scrutaient les villageois, attendant. Bientôt, un cercle fut formé autour d'elle. La fille de la Lune n'avait aucune idée de quoi dire alors, elle avait baissé la tête afin de déposer ses mirettes sur le visage paisible mais bleuté de Lalaith. Puis, un cri enfantin avait percé soudainement le silence, le cercle s'était fendu à un endroit pour laisser passer un gamin. Il arborait des cheveux sombres, des prunelles brunes et déjà, ses joues étaient sillonnées par des larmes. En pleurant ainsi, il avait posé ses petites mains sur le corps gelé, incapable de s'exprimer tant il pleurait. Cirilla avait sentit son cœur se serrer.

Assise contre un tronc d'arbre glacé, la louve avait les yeux clos, les bras croisés. Si sa jambe droite était redressée, l'autre était simplement tendue. Dans cette position agréable, la jeune femme somnolait, tentant d'ignorer l'enfant qui pleurait encore, effondré sur la tombe de sa grande sœur. Ciri avait tout apprit au sujet de cet enfant, il était le petit frère de Lalaith qui était sa seule famille restante, il s'appelait Rem. La détresse et la solitude nouvelle du petit âgé d'environ dix ans avait un instant bouleversé la Rôdeuse, se souvenant de sa propre détresse enfantine en croisant le regard de Rem. Alors, que faire de lui ? Cirilla ouvrit un œil et observa l'enfant qui avait finalement cessé ses pleurs, essuyant ses joues et ses yeux, assit en tailleur devant la tombe de sa sœur. La Crocs-de-Sang se releva tranquillement, jouant un instant entre les doigts de sa main gauche avec l'escarboucle de la Wyvern avant de l'enfouir dans sa poche, en ressortant plutôt le collier à la pierre améthyste. Arrêtant sa marche, la fille de la Nuit l'observa un instant. Auparavant, l'idée de revendre l'objet lui était venu mais, à présent elle ne pouvait s'y résoudre. Ils avaient beau dire, dans sa famille, dans le Clan du Feu, Cirilla était bien loin d'être quelqu'un de purement mauvais, de sans-cœur. Du moins, pas toujours. Et pas avec tout le monde.

La demoiselle alla à la rencontre de Rem, affublée d'un léger sourire en coin qui se voulait bienveillant mais lui offrait davantage une drôle de grimace. Ciri s'accroupit devant l'enfant qui pivota légèrement vers elle, levant le menton afin de planter ses prunelles dans celles de la louve. Cette-dernière tapota gentiment le crâne de l'enfant d'une main avant de tendre sa main droite où trônait le bijou. L'enfant abaissa son regard vers ledit objet, reniflant encore un peu, le corps agité de quelques soubresauts légers.

« Il vient de ta sœur, tu ferais mieux de le garder avec toi. »

Elle attrapa dans sa main gauche l'une des mains de Rem et la retourna, y glissant avec le plus de délicatesse dont elle pouvait faire preuve, le collier à la pierre dans les doigts. Elle le laissa un instant à sa contemplation, optant pour se laisser tomber sur les fesses, tendant ses jambes de part et d'autre du jeune villageois. Ce-dernier observait sous toutes ses coutures l'améthyste. Un léger sourire s'afficha finalement sur ses lèvres et il releva ses mirettes sur Cirilla qui s'était prise à la contemplation de ses ongles, un sourcil arqué. Brusquement, Rem se jeta au cou de la louve qui sursauta légèrement, écarquillant ses yeux et écartant ses bras alors que l'enfant entourait son cou des siens, se serrant contre le corps faisant office de radiateur de la louve.

« Merci madame, je ne vous remercierais jamais assez d'avoir ramené le corps de ma sœur et son collier préféré. »

Cirilla se racla la gorge, soupirant doucement avant de reculer un peu l'enfant d'elle, peu habituée à des proximités avec autrui. Elle vint gratter l'arrière de son crâne d'une main avant de se relever doucement, redressant par la même occasion Rem qui tenait fermement entre ses mains l'objet.

« Qui va s'occuper de toi à présent, Rem ? »

Demanda Ciri après avoir prit dans sa main droite la main gauche du petit garçon, le forçant en douceur à prendre le chemin du village. La fille de la Lune avait envie de s'éloigner un peu du cimetière, tout comme en éloigner Rem ne ferait pas de mal. Il n'avait certainement pas besoin de s'apitoyer davantage sur le sort de son aînée, il devait plutôt penser à ce qu'il se passerait pour lui, maintenant.

« Je ne sais pas. »

Fit simplement l'enfant en observant de ses grandes prunelles envahies par autant de mélancolie que d'apaisement. Sa voix tremblait légèrement, même sa petite main dans celle de la louve tremblait doucement. Ciri conservait un calme olympien, une mine parfaitement neutre, comme aucunement touchée par ce qu'il s'était déroulé. Peut-être parce que c'était un peu le cas. Ou carrément cela ? La fille de la Nuit avait à présent du mal à être dévastée par ce genre d’événement, la mort d'Istovar avait été l'épreuve la plus compliquée à passer. Son deuil était-il fait ? Certainement pas. Tout serait terminé quand le Maître des Cieux serait mort, qu'elle aurait sa tête. L'Elfe Noir ne serait, sinon, jamais vengé.

« Je vais trouver quelqu'un pour s'occuper de toi, ici. »

La main de l'enfant se serra d'un coup dans la sienne.

« Je ne veux pas rester ici. »

Il fixait l'immensité immaculée de l'horizon, les sourcils froncés. Sa mine précédente avait été soudainement balayée et il semblait à présent armé d'une détermination qui amusa sincèrement la louve. Cette-dernière le scrutait du coin de l’œil. Que voulait donc ce mioche ? Il détourna sa tête vers Cirilla, l'observant un bref instant dans les yeux avant de reporter son regard vers l'horizon.

« J'aime pas ici. Lalaith m'avait promit qu'on partirait bientôt. Je ne veux pas rester ici maintenant qu'elle n'est plus là. Emmenez-moi avec vous s'il vous plaît madame. »
« Trop dangereux, t'es qu'un gamin et ma vie n'est pas faîte pour quelqu'un de faible. »

La Rôdeuse relâcha finalement la main du gamin et haussa ses épaules, un sourire en coin affiché, la mine moqueuse. Elle le poussa doucement afin qu'il trébuche dans la neige, ce qu'il fit, trop surprit de l'action pour conserver un pseudo équilibre. A quatre pattes dans la neige, Rem tourna sa tête vers la Crocs-de-Sang, incompréhensif. La jeune femme avait les bras croisés sur sa poitrine, une jambe légèrement écartée de l'autre, les sourcils relevés alors qu'un air amusé ornait son visage rond.

« Tu reviendras me le demander quand tu auras de l'équilibre, gamin. Allez, on va manger quelque chose de chaud à l'auberge. »

De sa force phénoménale, la jeune femme s'abaissa légèrement au niveau du gamin afin de l'attraper par la nuque, le relevant avec aisance avant de le pousser sans douceur devant elle. Rem fronça ses sourcils, se détourna vers Ciri qui affichait toujours un petit sourire en coin. Oubliant un instant sa dure journée, l'enfant lui tira la langue en offrant une mine courroucée. La jeune femme l'imita, faisant mine de lui courir après.

Mine de rien, elle gérait bien avec les gamins.

Cirilla Crocs-de-Sang
Endorien.ne
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